chien sauveteur d'avalanche et son maître
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Rencontre avec Richard, maître-chien sauveteur d'avalanche

Publié le 29 janvier 2024
Mis à jour le 21 novembre 2024

Le métier de maître-chien d'avalanche place la confiance, la communication et la complicité au cœur des sauvetages. Nous sommes allés à la rencontre de Richard et de Turn, un duo passionné et passionnant au cœur de la montagne

chien d'avalanche et son maître dans la neige

Bonjour Richard, quel est ton parcours et pourquoi as-tu choisi ce métier ?

J’ai un parcours un peu atypique, je suis arrivé dans les 3 Vallées avec un CAP cuisine. C’est alors que j’ai rencontré mon premier employeur qui était maître-chien avant d’ouvrir son restaurant, c’est à ce moment-là que j’ai découvert le métier.

Quelles sont les qualités nécessaires pour faire maitre-chien d’avalanche ?

La patience, la persévérance, l’implication et surtout la passion.

Quelle est la durée de formation ?

La formation peut durer de 1 an à 3 ans selon l’efficacité du binôme. On peut valider son chien jusqu’à ses 4 ans au plus tard et 1 an au plus tôt. Mais la formation dure toute la vie de l’animal : nous avons des recyclages et entraînements préfectoraux chaque hiver en plus des exercices que l’on fait chacun dans nos stations respectives, avec l’aide de nos collègues pisteurs-secouristes.

Depuis combien de temps fais-tu ce métier ?

J’exerce le métier de pisteur secouriste depuis 7 saisons et c’est la deuxième en compagnie de Turn. L'année dernière, c’était le début de sa préformation et depuis le 15 décembre 2023 nous sommes officiellement un binôme cynotechnique opérationnel.

Quel est ta journée type ?

Le matin, je commence par monter le chien au poste de secours, soit en motoneige, soit par cabine, télésiège ou téléski.

A partir de ce moment-là, j’ai exactement la même journée que n’importe quel autre pisteur-secouriste, c’est-à-dire que je patrouille pour l’ouverture des pistes afin de sécuriser ou déceler un danger potentiel entre la fin du damage et l’arrivée des skieurs. Ensuite, je peux être amené à faire des secours et au milieu de tout ça, quand j’ai un petit moment, je m’occupe de mon chien, que ce soit pour le sortir ou pour lui préparer un petit entraînement !

Peux-tu nous présenter Turn et nous raconter votre rencontre ?

C’est un petit Golden Retriever (lignée de travail), j’avais le choix entre deux mâles à l’élevage et depuis ce jour-là on a créé le plus beau des relationnels ! Son frère est également devenu chien d’avalanche à Chatel, on a passé le stage ensemble avec son maître Willy !

Turn chien sauveteur d'avalanche assis dans la neige

Comment fait-on pour choisir son partenaire ? Y a-t-il des races de chien prédisposées ? Est-ce une question de caractère ?

Lorsque c’est un premier chien de travail, comme dans mon cas, on va beaucoup suivre les conseils des formateurs de l’ANENA qui vont nous orienter sur certains élevages reconnus par leurs expériences précédentes.

Dans notre métier on trouve souvent du golden, malinois, berger allemand, border collie, labrador par exemple ils sont connus pour leur endurance au travail.

Chaque race et même chaque individu a son caractère bien à lui, c’est surtout une question de relationnel avec son binôme.

Comment le formes-tu au sauvetage ?

On parle beaucoup de jeu, pour lui c’est d’assimiler l’odeur de la molécule humaine à son objet (jouet) et donc à la récompense qu’il aura à la découverte de la victime cachée sous la neige lors des entraînements ! Le rôle de la victime est très important car c’est ce qui motive ton chien lors de la récompense.

Comment entretiens-tu le lien avec lui au quotidien?

Comme un enfant ! de la fermeté quand il y en a besoin et sinon beaucoup de jeux encore et toujours.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

C’est quand même incroyable de travailler dans ce cadre qu’est la montagne avec son chien au quotidien.

chien d'avalanche cherchant des victimes dans la neige

Comment se déroule une intervention de secours avec avalanche ?

Lorsqu’on arrive sur site, il faut déjà commencer par observer si il y a des indices de surface : la taille de la cassure, l’endroit où le dépôt nous paraît le plus important, si on a des témoins, s'ils ont vu des personnes se faire emporter et si oui combien. Mais chaque avalanche a sa particularité et chacune de nos interventions s’adaptera à ces particularités.

Quel est ton plus beau souvenir en tant que maître-chien d’avalanche ?

Je n’ai pas encore beaucoup de vécu mais, lors de mon stage aux Deux Alpes, lors d’un exercice avec des conditions météo assez difficiles. J'ai vu Turn se placer sur un tas de neige un peu en hauteur avec sa truffe au vent et analyser l’arrivée d’une odeur. À ce moment-là, tu te dis que tu n’as plu qu’à faire confiance à ton chien pour qu’il t’amène au foyer d’odeur le plus significatif !

Un conseil pour ceux qui souhaitent faire ton métier ?

Foncez ! C’est beaucoup de travail mais que du bonheur !

Que fais-tu hors saison hivernale ?

Avant, je travaillais pour un charpentier de la station qui est moniteur l’hiver. Depuis l’été dernier, je suis entré au sein de la Société des Trois Vallées, l’entreprise qui m’embauche l’hiver afin d’effectuer toutes les tâches estivales que nécessite un domaine skiable avant l’arrivée de la neige. Bien sûr, toujours accompagné de Turn !

Quel message de prévention souhaites-tu faire passer aux usagers de la montagne ?

Si vous voulez skier en hors-piste, renseignez-vous sur votre itinéraire et sur les risques d’avalanche à l’aide du BERA et des professionnels. Et surtout équipez-vous et ne partez jamais seul !

Richard maître-chien d'avalanche et son chien

Un grand merci à Richard et à Turn pour la découverte de ce beau métier.

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